Dimanche 24 avril, dans l’émission Ripostes, Valérie Pécresse, Ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche, indiquait en parlant des réformes engagées par le gouvernement dans le domaine de la santé (et notamment l’instauration des franchises dites « médicales ») :
« […] toute notre politique c’est pour lutter contre un fléau qui va arriver c’est celui du vieillissement de la population ».
L’Observatoire de l’Âgisme comprend difficilement comment le « vieillissement de la population », qui voit la majeure partie d’entre nous vivre plus longtemps qu’autrefois, et bien plus longtemps en bonne santé, peut s’apparenter à un « fléau ».
A moins, bien sûr, que l’on considère notre pays comme une entreprise et ses citoyens comme des ouvriers : qu’ils vivent plus longtemps qu’ils ne produisent et ne meurent pas juste après avoir quitté l’âge de leur plus haute productivité, est alors insupportable…
L’Observatoire de l’Âgisme souhaite rappeler à Madame la Ministre que beaucoup de ses concitoyens ont conscience qu’ils vieillissent, s’en servent pour grandir, et se portent d’autant mieux qu’ils ne vivent pas dans la haine ou le dégoût de leur avenir.
Quant au « fléau », il en existe bien un : non pas vieillir, mais vivre sa vieillesse, surtout lorsqu’elle s’accompagne de maladies ou de handicaps, avec peu de ressources, des aides insuffisantes, un mauvais accès aux soins, un environnement inadapté, une société qui vous regarde comme une "charge"...