L’âgisme touche une grande partie de la population mondiale et génère des problèmes de santé aussi bien psychologiques que comportementaux et physiologiques. Selon l’OMS et les Nations unies, il est urgent de modifier les préjugés liés à l’âge au sein de nos sociétés. L’âgisme : des discriminations générant des injustices à travers le monde
L’âgisme apparaît, selon l’Organisation mondiale de la Santé : « […]lorsque l’âge est utilisé pour catégoriser et diviser les gens d’une façon qui entraîne des préjudices, des désavantages et des injustices ». Il peut aussi bien toucher les personnes âgées que les plus jeunes à travers des stéréotypes, des préjugés et des discriminations.
Il est d’ailleurs tant ancré dans nos sociétés qu’il existe même : « des politiques et des pratiques institutionnelles perpétuant des croyances stéréotypées ». Selon les Nations unies, une personne sur deux, dans le monde, aurait des attitudes âgistes. « Mais souvent, il est si répandu et accepté – dans nos attitudes et dans les politiques, les lois et les institutions – que nous ne reconnaissons même pas son effet néfaste sur notre dignité » souligne Michelle Bachelet, Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l’homme.
L’âgisme a des conséquences importantes sur la santé, notamment des personnes âgées. Il a une influence psychologique, comportementale et physiologique. Accentuation du stress et perceptions négatives de soi dues à l’âgisme peuvent entraîner des comportements à risque comme celui de ne pas prendre ses médicaments. Il peut aussi être la cause de dégradations cérébrales.
Il faut également savoir que les croyances stéréotypées liées à l’âge se retrouvent dans tous les secteurs de la société. Ainsi, les plus jeunes peuvent être désavantagés dans le monde du travail, alors que les personnes âgées subissent des discriminations au sein même des services de santé. En effet, selon l’OMS : « le rationnement des soins de santé sur des critères exclusifs d’âge » est répandu. L’organisation explique : « Une revue systématique menée en 2020 a ainsi montré que, dans 85 % des 149 études couvertes, l’âge avait servi à déterminer les bénéficiaires de certains actes médicaux ou traitements ».
Pour lutter contre ces stéréotypes, les gouvernements doivent, tout d’abord, modifier les pratiques qui génèrent une forme d’âgisme institutionnalisé. Politiques publiques et lois peuvent favoriser l’inclusion des personnes touchées par ce problème, quel que soit leur âge.
L’OMS note également que : « les activités éducatives qui renforcent l’empathie et dissipent les idées fausses, ainsi que les activités intergénérationnelles qui réduisent les préjugés, contribuent toutes à faire reculer ce phénomène ».
Maria-Francesca Spatolisano, Sous-Secrétaire générale à la coordination des politiques et aux affaires interorganisations des Nations unies exhorte les gouvernements, à travers le monde, à lutter contre ces discriminations et déclare : « Ensemble, nous pouvons empêcher cela. Rejoignez le mouvement et combattez l’âgisme. »